Anne Dubos

July 4 to July 11

« – Nobody can catch us,
– I don’t know, let’s see what happens…
– 1, 2, 3, Heeeeelp !
– I cannot see a thing…
– It’s all in your mind. » 

The ballad of Lady and Bird, Ceska Skalice, Luxfer Residency.

June 13 to June 20

BEN . DRUMMINGS . 1

May 23 to May 30

« Ma main sur ton dos », Benoît Travers pour ‘Les Archives du Care », Studio Woffenden-Boontje, Bourg Argental, Mai 2023.

May 16 to May 23

‘A gesture of Love from A. to B.’ The Archives of Care.

May 9 to May 16

Fragments of an anarchist anthropology, David Graeber (p.1). A gesture of Care addressed to Nika Dubrovsky.

May 2 to May 9

Gestures of Making, Emma Woffenden interviewed by Anne Dubos, Bourg Argental, 2022.

April 25 to May 2

H, Improvisations,2012.

April 4 to April 11

The virtuous circle of Care, after Joan Tronto

March 14 to March 21

Lately, our interest is turned to the little white poney.
Les archives du Care.

February 28 to March 7

‘caring for two’ . Les archives du Care

January 31 to February 7

Envoyer ses voeux à sa famille et à ses amis . Les archives du Care 

January 10 to January 17

Nursing, The archives of Care

January 3 to January 10

Observer

L’un des tout premiers gestes du Care : donner son attention à quelque chose, à une pensée, ou à quelqu’un. 

Ce matin du 31 décembre, j’ai amené les enfants sur la ligne de crêtes, pour observer la cime enneigée du Mont Blanc que l’on peut distinguer au lointain par jour de grand beau. 
Sur le chemin, nous avons trouvé un scarabée. 

*

Pour cette nouvelle année 2023, au-delà de vous présenter tous mes voeux de joie, je souhaite demander à mes Crown Sisters de m’aider à collecter des gestes de soin. Quel serait le geste de soin que vous pourriez me décrire en vue de le faire entrer au sein de l’une des collection contributive du Museum Of Care ?

December 20 to December 27

Les archives du Care, Baloons, Bangalore 2007

December 13 to December 20

Quand j’y pense, cette histoire de Care, d’enfants ou de politique, remonte déjà à l’époque de mon second voyage en Inde. J’avais 24 ans quand je suis partie à la rencontre des enfants des rues de Madurai. J’y ai tourné un film que j’avais appelé Habemus Papam. Il recensait notamment, tous geste de soin prodigués aux enfants abandonnés. Il recensait aussi ceux des jeux d’enfants, de même que tous ces gestes de prières qui venaient rythmer plusieurs fois par jour leur quotidien à l’orphelinat. Comme écrasés par le système pyramidal de l’hindouisme, ces enfants nés Dalits avaient été abandonnés par leurs parents qui n’avaient pas la capacité de les nourrir. Recueillis par un pasteur d’obédience évangélique et sa femme, ils vivaient là tous ensemble, regroupés dans une maison de deux pièces, tels les enfants d’une seule et même famille. Je me souviens de cette visite de l’église pentecôtiste un dimanche. J’avais pu filmer les femmes entrer en transe. À travers la transe on lisait comme l’expiation de la difficulté, ou l’impossible douleur de l’être mère. Dans leur prière j’avais l’impression qu’elles exprimaient tout le poids de l’humanité qu’elles portaient comme comprimé sur le coeur.  

Carnets vocaux, carnets vidéo. Décembre 2005-décembre 2022

December 6 to December 13

Not all those who wander are lost

November 22 to November 29



Lately I’ve been reading David Graeber’s articles and books. I came to visit his online institute, one of whose projects is called: « The Museum of Care ».
I thought he belonged here. Or maybe my own archives of Care should be part of his museum.
Also I propose that my page of the Letter of the Crown, enters for a time, in the Museum of Care

Purpose & Values
What The Museum of Care IS
An idea
An art project
A collection of spaces to meet
A place to hide
A place that you can make your own by copying everything and taking it with you 
A place to argue, and to be friends
A mailing list, a collection of links, a reading group or movie club.
Mostly it is the people themselves. Actually, there is nothing in it except the people.

What The Museum of Care IS NOT
A collection of goods and treasures that may be stolen and sold
A fundraising machine
A cemetery
A job centre
A political party
A lobbyist group

https://museum.care/about-museum-of-care/

November 15 to November 22

Blue. Pour Dettie. 11 novembre 2022.

J’ai trouvé cette bille derrière la maison. Un morceau de verre posé là dans l’herbe. C’est sa couleur qui d’abord a retenue mon attention. Elle ressemblait à un oeil, à une planète, un monde. La prenant dans ma main, je me suis demandé ce que cela signifiait, pour ceux qui décident de faire jouer des matchs de foot dans un stade climatisé au Qatar, ou d’organiser les jeux Olympiques d’hiver en plein désert, la notion de réchauffement climatique. Quel genre de regard portent-ils sur la planète? Sur leurs actions? Quel est le sens de leur monde?

November 8 to November 15

To be Careless

If one is wondering about Care, its value and its meaning, I have finally been wondering about carelessness. To be careless isn’t somehow, more than a way of not paying any attention, a behaviour that returns not receiving any gesture of Care? These two kids, growing in my womb, in my hospital room during the lockdown, without any gesture of attention nor care from their father, nor family and friends: weren’t they left careless?

To be careless has, at least two meanings, that mirrors the notion of reciprocity. If the Oxford dictionary offers this definition to the term careless: « not giving sufficient attention or thought to avoiding harms or error.» Its synonyms are: « to be inattentive or uncautious ; An action or its results caused by a lack of attention. Not concerned or worried about.»

I believe that, to be careless should also be also considered as «not receiving enough attention, care, solicitude, gestures of affection and love». Not that I am the subject of the careless action, but its object. In that sense, one could and would understand that the «careless» gesture, is made out of a person who does not receive enough care. In extension, a mother is not achieving care for her infant because she has not been receiving whatever love, affection, attention, she needs to empower herself to be careful.

Coming back to Joan Tronto’s definition of Care in four dimensions: caring about, “to worry about” taking care of, of “taking in charge” care giving, of “taking care”, care receiving: “receiving care.”

The so called « careless » actions might, in fact, define, more than the competence, the response to one’s environment. It becomes obvious that the caretaker needs to be cared about, taken care of, and receive an enough amount of care to be able to do the same in return.

Care is a matter of virtuous circle. 

October 25 to November 1

This morning again.
Tears blurred my sight.
« Il faut croire au bonheur, nous sommes faites pour ça »
Sent me a friend on a message.
I believe her. 

October 18 to October 25

Les Biberons

À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit,
Savoir compter.
Diluer le lait,
Toutes les trois heures,
Par leur répétition, les biberons des premiers mois sont un genre de torture.
Plus tard, ils deviennent un moment de tendresse. Un temps de réparation.

Je prie pour les enfants d’Ukraine, séparés de leur mère.
Je prie pour les mères ukrainiennes, séparées de leurs enfants
.

October 11 to October 18

« Sémantiquement, la sollicitude est indissociable de la notion de charge ; se soucier implique davantage qu’une simple envie ou un intérêt passager, mais bien plutôt l’acquiescement à une forme de prise en charge. Plutôt que de soumettre à discussion les multiples utilisations du terme de care
(« sollicitude / soin »), je proposerai cette définition élaborée par Bérénice Fischer et moi-même :

Au niveau le plus général, nous suggérons que le care soit considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre « monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en réseau complexe, en soutien à la vie.

B. Fischer et J. C. Tronto, « Towards a feminist theory of care », in E. Abel et M. Nelson (dir.), Circles of Care: Work & Identity in Women’s lives, State University of New York Press, Albany, NY, 1991, p.40. 

October 4 to October 11

Emma’s Circus, Bourg Argental.

Je pense toujours à l’Ukraine. Aux enfants surtout. À tous ces enfants déportés qui vivent désormais séparés de leur famille. J’espère qu’ils tiennent bon. Je voudrais faire quelque chose. Je ne sais quoi.

September 13 to September 20

Les Tomates, Saint-Julien-Molin-Molette.

” Le Care ne s’étend pas au simple soin des débiles, des fragiles, des enfants prématurés. Le Care dit quelque chose de notre relation à notre environnement à travers la logique de nos actions.
Le Care, d’après la philosophe américaine Joan Tronto, est un geste micropolitique. Faire acte de sollicitude c’est prendre soin de ses amis, des ses enfants, de ses parents, de sa maison ou de son jardin, de sa communauté, de ses forêts, de soi-même. 

Depuis que je suis arrivée à Saint-Julien l’été dernier, j’ai souhaité m’occuper d’un des jardins de la commune. J’ai passé plus d’une dizaine d’heures à débroussailler les herbes enchevêtrées, comme il avait été laissé à l’abandon. Une vingtaine d’heures à désherber régulièrement ensuite. Quelques heures à planter des cosmos, des oeillets d’Inde, une monarde, une verveine fleur, des herbes aromatiques.
Hier, pour la première fois, j’ai obtenu une récolte de tomates et de pommes de terres. À midi je me suis régalée d’une salade succulente. Le soir, d’une soupe de courgettes et de pommes-de-terre à l’estragon et au basilic.

Quand je prends soin de lui, le jardin prend soin de moi en retour, c’est sûr.”

June 14 to June 21

Doing art with Lilu, Emma’s studio, Bourg Argental.

May 31 to June 07

meandres, Gien, May 2022

April 5 to April 12

Our forest collection

March 22 to March 29

I Care for You

March 15 to March 22

Hold on, Hold on !

March 1 to March 8

Peace, peace, peace.

February 15 to February 22

Trace : Empreinte ou suite d’empreintes, de marques que laissent le passage d’un être ou d’un objet.

February 8 to February 15

Good Luck !

February 1 to February 8

Frozen heart of gold

January 25 to February 1

Keep Walking

January 4 to January 11

L’agir autrement

« L’agir autrement » est un outil d’accompagnement à la création chorégraphique. Il se présente tel un jeu de tarot, où chaque lecture préconise une pratique gestuelle. L’alignement des cartes après tirage présente au danseur une partition aléatoire lui permettant de danser en studio comme à distance ; en groupe, en duo, ou tout simplement pour soi . 

Concrètement, les cartes sont organisées selon plusieurs couleurs qui décrivent une série d’ensembles répertoriés par catégories : corps (rose), espace (vert), temps (bleu), action (rouge), dynamique (jaune) relation (blanc) ou partition (noir). 

Sur chaque carte est ainsi inscrit le nom d’un membre (avant-bras), une direction (vers la gauche), une temporalité d’exécution (vivace), une action (secouer), une dynamique (en douceur), une mise en relation (en miroir), et une indication de partition (en cascade). 

Il n’y a pas de règle du jeu à proprement parler.

L’ensemble des cartes sert de dispositif au danseur, comme un support à la pratique chorégraphique.

À lui d’inventer ses règles. On peut par exemple ne tirer qu’une seule carte et jouer à définir le mot, afin de former un glossaire commun entre les membres d’une compagnie. On peut également chercher à travailler la finesse de la pratique du geste à partir de cette même carte. 

On peut enfin, composer une partition à partir de la lecture de plusieurs cartes.

Cette partition peut être agencée en fonction des danseurs, ou réécrite à travers plusieurs jours de pratique, dans le but de produire un solo ou une chorégraphie à plusieurs.

December 14 to January 4 2022

WAVES OF CARE a collective artwork for TRIGGER

The last person I cared about was my grand-mother.
The day she was sent to the hospice.
I did not care for her. I care about her.

How one can end up his/her life in such an impersonal place?
What brought an entire generation of humans to believe that was possible to erase olden days, older people, vulnerability?

I always wondered about what does it mean to be taken care of by strangers hands, when your life has been devoted to your family.
How could we do that to her?

I tried to help her escape.
I offered to stay with her at her place.

I was never heard.
And she complained to us: « I don’t want to stay here. How can you do that to me? You are my children?».

And I cried, silently.
And I feel ashamed.
I loved her.

December 7 to December 14

« Let’s dance! dance! Otherwise we are lost » (Pina Bausch)
ERASE THE BORDERS – a collective artwork, Bienal Sur 2021 (Uruguay) 

November 23 to November 30

Erase the borders – a collective artwork for Bienal Sur 2021 (Uruguay)

November 16 to November 23

ERASE THE BORDERS – a collective artwork for Bienal Sur 2021 (Uruguay)

November 9 to November 16

 Ikabel
ERASE THE BORDERS – a collective artwork for Bienal Sur 2021 (Argentina).

November 2 to November 9


ERASE THE BORDERS – a collective artwork for Bienal Sur 2021 (Argentina)

October 19 to October 26

Anne Dubos – New York, New York – ERASE THE BORDERS a collective art work for Bienal Sur 2021 (Argentina)

October 12 to October 19

October 5 to October 12

Not all those who wander are lost, Bombay, India
ERASE THE BORDERS a collective art work for Bienal Sur 2021 (Argentina)

September 28 to October 5

Nature is ancient
ERASE THE BORDERS a collective art work for Bienal Sur 2021 (Argentina)

September 21 to September 28

rain, rain, rain ; little people playing in

September 14 to September 21

Writing to Argentina

La semaine dernière Manuela nous a invitées à écrire en Argentine, pour Biennal Sur.

Elle nous a dit qu’on pourrait envoyer une à plusieurs cartes postales chacune, qui seraient exposées sur un grand panneau horizontal transparent de manière à les voir de chaque côté et pour faire face à la verticalité de l’édition des lettres numériques qui seraient imprimées sur de grands rouleaux de papier peint.

J’ai préparé 10 enveloppes roses, 10 cartes blanches — Les mêmes cartes blanches qu’on avait utilisées avec Natacha pour le film sur la vie de Warburg —  et 10 photographies ; des surimpressions que je collectionne depuis longtemps. Puis 10 timbres, que j’ai trouvés dans le bureau de ma grand-mère. 

Je ne sais pas encore ce que j’écrirai. Mais chaque dimanche, avant d’envoyer un image en ligne, je tracerai des lettres sur une carte blanche, que j’accompagnerai d’une photographie. J’aime l’idée qu’a chaque envoi se fixe une nouvelle idée, un message d’amour pour mes Crown Sisters.

September 7 to September 14

Caresser la mousse.

August 31 to September 7

On my way to the top, I felt lucky.

August 3 to August 10

Shit cool

« How pleased I was to see you shit hot cool at the Crown Letter Salon » said Dettie last week,
expecting she will come and invest my new Ardèche Dance Floor.

July 27 to August 3

Belle & Sebastien

July 20 to July 27

Watching the stars with you

July 13 to July 20

Little people

July 6 to July 13

Kind of blue

June 29 to July 6

found by the sea

June 22 to June 29

Ma Bohème

June 15 to June 22

Vivre dehors

Ne plus se laisser enfermer.

June 8 to June 15

The lost sound of the factory

Pendant trois semaines je suis allée écouter le son perdu des usines du Terney. J’ai écouté les habitants me parler des sons de leur environnement. Le silence de l’usine ne permet plus d’entendre le chant des oiseaux.

June 1 to June 8

May 25 to June 1

Ecouter les chemins

May 18 to May 25

Une vie de collages

May 11 to May 18

des petites mains

Des petites mains pour inventer de nouveaux gestes, chaque jour.

May 4 to May 11

Traverser les frontières, encore.

April 27 to May 4

Make a wish

Make a wish. Let it happen.

April 20 to April 27

L’empire des cubes

Voilà un an qu’Ileana et Vlad sont arrivés dans nos vies. Chaque jour ils déplacent les parois invisibles de notre monde d’adultes pour s’y faire la place qu’ils souhaitent occuper. Aujourd’hui par exemple, ils envahissent le tapis du salon pour jouer avec des dizaines de cubes multicolores.

April 13 to April 20

et la neige qui ne cesse de tomber

April 6 to April 13

une fête de printemps pas comme les autres

March 30 to April 6

Pour la première fois depuis le début de l’hiver, il faisait encore jour quand je suis rentrée du studio. Dans les rues on entendait même les merles nous raconter l’arrivée du printemps …

March 23 to March 30

Drawing trees

March 16 to March 23

Escape

Sur la ligne de crêtes,
On trouve encore de la neige,
Et quelques traces d’ourses.

March 8 to March 16

Les effets de réactogénicité sont en lien avec la réaction du système immunitaire de la personne vaccinée aux antigènes présents dans le vaccin. Ces effets se divisent en effets locaux (réaction au point d’injection à type de douleur, rougeur ou gonflement) et effets systémiques (pouvant comprendre fièvre, fatigue, maux de tête, frissons, vomissements, diarrhée, douleur musculaire, douleur articulaire). Ces effets indésirables sont attendus car déjà identifiés et caractérisés dans les essais cliniques ; ils sont transitoires et réversibles et régressent habituellement en 2 à 4 jours. 

March 2 to March 9

Des continents disparaissent sans qu’on s’en aperçoive.
Des continents d’amour, de tendresse, de sociabilité.
Des océans de rire et de douceur.
Tout petit à petit semble disparaître sous la pression de la crise sanitaire ou climatique

February 2 to February 9

ART AS CARE

La compréhension du corps et de ses répertoires idiosyncratiques.
Le geste de construire une famille.
La dynamique, le rythme, le temps.
La gravité, aussi:
Tout, des flocons de neige à la lumière
comme la poussière finissent toujours par tomber.

*

During the last salon, Manuela told me: « do not clean too much, you are cleaning too much ».

*

Lately, I thought that was the essence of the protocole work. 
To understand how much one do for herself/ others, according to which standards :
– How clean needs to be your house for you to feel confortable in ?
– How tidy your office should be ?
– How long do you need for a shower to feel it sooting ?
– How many meals do you need to eat a day to feel strong ? etc.

This is a part of the exercise of the protocol I would like to share. 
I would love to underline how far, sometimes, the level of expectation is spoiling mothers days. 

The other part is to understand how (far and deep) this level of expectation is built : is it a feeling, a social injunction, some fake idea about what is home and what it should be ?

For now I continued working on the « self care list »:

SELF CARE LIST

Se maser à l’huile 
Prendre un bain 
Prendre une douche 

Se coiffer 
Se faire un gommage 
Se faire un masque 

Aller chez le coiffeur 
Se laver les cheveux 
Se limer les ongles 
Se couper les ongles 
Se vernir les ongles 

Ne rien faire

Faire les vitrines
S’acheter des vêtements 
S’acheter un livre 
S’acheter / chercher des disques (de la musique) 

Aller au cinéma 
Aller au théâtre (au ballet) 
Aller au concert 
Aller au café  

Aller à la bibliothèque 
Aller courir 
Aller nager 

Partir à l’aventure 
Marcher en forêt
Lire 

Se reposer 
Dormir 
Manger 
Faire la sieste

Ecrire  
Photographier 
Dessiner 

Aller voir des amis
Parler à ses parents
Les embrasser

January 26 to February 2

I have a friend based in Durham (NC) that last year, invited me for a workshop at the feminist studies department. She directs a project called «Care». Her main question is : what is the value of care. 

If time is a currency, I started wondering what is the value of a mother care.

I therefore started counting each task a mother has to do in a house in terms of minutes. 
I will them decompose it into actions and gestures, 
According to a protocol I am working on. 

I would like the to draw a map of actions, that shares activities in and out of the household, 
and compare the weight (in time) accorded to self care and family care. 

This proposal starts like this : 

* Nb :  Le temps est donné pour chaque semaine:

NETTOYAGE et RANGEMENT 
Nettoyer la salle de bains

  • La baignoire 
  • Les robinets 
  • Le lavabo 
  • L’étagère 
  • Ranger l’armoire 
  • Laver le sol 

30 mn

Nettoyer les toilettes

  • La cuvette 
  • Laver le sol 

10 mn

Changer les draps

  • Oter les anciens draps
  • Les mettre à laver
  • Changer les draps du lit des parents : taies d’oreillers, drap housse, couette 
  • Du lit des enfants : drap housse x2 

15mn

Changer les serviettes de toilette

  • Mettre les sales à laver 
  • Mettre les propres en place 

10 mn

Changer les torchons

  • Mettre les torchons sales à lavers 
  • Mettre les propres en place 

5mn

Machines à laver 

  • Trier le linge 
  • Choisir le programme 
  • Étendre le linge 
  • Ranger le linge 

20mn x 5 = 100 mn = 1h 40 

TOTAL = 2h 50 

Passer l’aspirateur

  • Dans la chambre des parents : 15mn 
  • Dans la chambre des enfants : 15 mn 
  • Dans le salon : 15mn x 3  
  • Dans l’entrée : 5mn x 3 
  • Dans la cuisine : 5mn x 3 
  • Dans la salle de bains : 5mn 
  • Dans la véranda : 10 mn 

= 1h10 + 1h15 = 1h 40 

TOTAL = 5h 15 

Nettoyer la cuisine 

  • Réfrigérateur : 30mn 
  • Four et gazinère : 15 mn x 2 
  • Four à micro-ondes : 10 mn 
  • Table : 3mn x 17 = 51 
  • Vaisselle (laver et ranger) : 10 mn x 2 x 7 = 140mn = 2h 20 
  • Placards : 10mn 

= 4h 31

TOTAL = 9h 46 

Faire les vitres :

10mn par fenêtre  

  • Cuisine 

  • Chambre des enfants 

  • Chambre des parents 

  • Salon x 2 

  • Veranda x 4 


= 1h10

TOTAL = 10h 56 

Nettoyer les portes 

10mn / porte 

  • entrée 
  • salon 
  • couloir 
  • cuisine 
  • chambre des parents 
  • Salle de bains 
  • Chambre de enfants 


= 80mn ou 1h20 

TOTAL = 12h 15 

Faire les poussières (dans les étagères et sur le rebord des fenêtres)

10mn par pièces 

  • Salon 
  • Chambre des enfants 
  • Chambre des parents 

= 30 mn

TOTAL = 12h 45 

Rangement et organisation des placards 

10 mn par pièce 

  • Entrée 
  • Cuisine 
  • Chambre des enfants 
  • Chambre des parents 
  • Salon 
  • Veranda 

= 70 mn = 1h 10 

TOTAL = 13h 55

+/- 14h 

= 2h / jour

November 10 to November 17

quarantine day 9

Voilà plus de 10 jours que je ne suis pas sortie. L’aventure intérieure se poursuit. Je collecte les images des habitants disparus que je trouve dans les tiroirs des vieilles commodes poussiéreuses. J’organise de petits autels sauvages, pour honorer leur mémoire. Le soir, ils m’accueillent dans leur salon pour quelques heures de danse. Nous serons dehors dans cinq jours. J’aimerais pouvoir rester ici.

Borcea’ studio, November 2020

November 3 to November 10

Traverser l’Europe par temps de Covid

Les frontières s’animent d’un pouvoir insaisissable. D’un jour à l’autre, les capacités de transport se transforment. Pour rejoindre la France à l’aller, il nous a fallu faire un détour par la Tchéquie ; le seul pays qui ne nous demandait pas de test négatif pour y dormir. 

Au retour, nous n’avons pu nous arrêter nulle part. À travers l’Italie, la Slovénie et la Hongrie, il a fallu conduire 16 heures de rang. À la frontière roumaine, on nous a placés en quarantaine.

Nous n’aurons le droit de sortir de chez nous que dans 13 jours. On nous a prêté une grande maison abandonnée depuis six ans. Des tas d’objets propres à la culture de l’Est sont entreposés ici, dans les étagères. Je prends le temps de les regarder comme si j’étais au Musée. Je ne connais rien de cette partie de l’histoire qui s’étend de l’Allemagne aux Balkans. 

Hier, en passant la serpillère, j’ai trouvé cette image. Pour un temps, j’ai cru qu’il s’agissait de la maison de la presse libre à Bucarest. Il s’agit en fait du bâtiment principal de l’université de Moscou. Enfermée ici c’est toute une aventure qui commence.

Quarantaine, novembre 2020.

September 22 to September 29

Let’s get back to dance …

September 15 to September 22

Wild, wild East

Tout se raconte d’ici avec un autre point de vue. Souvent contradictoire au mien. 

wild, wild East, September 2020

September 8 to September 15

Poussière

Aujourd’hui, j’ai trouvé dans la presse, les mots de la romancière chinoise Fang Fang, qui accuse les autorités d’avoir masqué la gravité de la pandémie : “Une poussière de l’histoire vous tombe sur la tête et c’est une montagne qui s’abat sur vous ». 

J’ai pensé ensuite à  toutes ces poussières qui volent au-dessus de nos têtes, sans qu’on puisse jamais en contrôler le mouvement.
Apprendre à danser.

September 1 to September 8

 Marche

La marche qui m’est interdite devient un nouveau sujet d’étude.

Regarder sans marcher, aout 2020

August 25 to September 1

The Concrete Story

J’ai été opérée vendredi. 
Deux broches sont à présent logées dans l’articulation de ma cheville.
J’en ai encore pour six semaines de béquilles.
42 jours. C’est comme un nouveau confinement.

August 18 to August 25

Envisager une pratique comme un métier, non plus comme un travail.

Cosmophanies, aout 2020

August 11 to August 18

Le Lac

Les enfants ont retrouvé les horizons des Carpates. On ne les nourrit plus que quatre fois par jour. Le soir venu, je passe de longues heures à observer la lumière transformer le lac.

The Lake, Piatra-Neamt, aout 2020

August 4 to August 11

Dix jours plus tard

La route reprend. Quelle est cette nouvelle vie qui m’attend ?

L’hotel de Regensburg, juillet 2020

 

July 28 to August 4

Covid

Le Covid le fait l’effet d’un no man’s land. Regensburg, une étape sur la route vers l’Est. Nous avons quitté la France il y a trois jours par la route à travers l’Allemagne. Depuis la voiture ne veut plus démarrer.

Lilu, juillet 2020

July 21 to July 28

From the Forest

#1 
Care 

– « La césarienne c’est le lièvre et la torture », m’avait dit l’auxiliaire qui m’accompagnait dans ma chambre d’hôpital le matin de l’opération.
– « Qui peut le plus peut le moins » avait-il aussi dit. 

#2
Je m’aventure en forêt un jour sur deux.
Je l’observe d’abord, depuis la vitre de la voiture.
Je ne sais comment s’épuise le temps.

#3 
Cinématique de la forêt, voilà le titre du carnet photographique comparant le mouvement des arbres aux mangas d’Hokusai.

#4
Je me rappelle qu’à l’hôpital, sur le fauteuil roulant, le simple passage de la porte de l’ascenseur me faisait serrer des dents.
Aujourd’hui, le monde m’est offert et les frontières ne tarderont pas à s’ouvrir.

#5
Je ne suis plus seule.

#6
We live in a house 
Made of stones.
At night, the fields are murmuring.

Vlad, juillet 2020

July 14 to July 21

Rêves

Jour de la prise de la Bastille. Je n’arrive plus à écrire. Et lorsque je m’endors, je vois les arbres, je sens la forêt et mes pieds rêvent de fouler le sol sablonneux dans l’attente d’escalader les rochers.

Rêves, juillet 2020

 

July 7 to July 14

Des images-traces

La cicatrice de la césarienne me tire encore fort. Parfois l’après-midi je fais la sieste. À d’autres moments, j’essaie de répondre aux derniers courriers avant notre départ. 

Care, juin 2020

 

June 30 to July 7

Dimanche, again

Je n’ai quasiment pris aucune note depuis mon retour de l’hôpital.
Les blancs sont désormais marqués par des images, telle la partition d’un instant où il n’y avait ni le temps ni la mesure pour écrire.

J’ai pris de nombreuses photographies déjà : Leurs mains, leurs petits pieds, leurs sourires.

My little One, mai 2020

June 23 to June 30

Minuit 

3h
6h
9h
12h
15h
18h
21h
Les bébés mangent toutes les trois heures.

Épuisement, avril 2020

June 16 to June 23

Libération

« J’ai accouché il y a dix jours de jumeaux un peu prématurément. Je suis encore à la maternité. Leur père n’a pas le droit de me rendre visite. Il ne connaît pas encore ses enfants. Il ne sait rien de leur peau, de leurs regards, de leur odeur. Absent. Il ne les touche pas, ne les nourrit pas.
Je lui envoie des photos et des petits films, mais rien ne remplace la relation charnelle. Quand il fera leur connaissance, les enfants auront quinze jours déjà.

Le plus sidérant pour moi est de ne pas avoir partagé la joie de la naissance, avec personne. Je suis en manque de sourire comme un nouveau-né peut l’être. Je suis une mère-nouveau-né qui ne reçoit ni amour ni sourire. Est-ce qu’on imagine le nombre de femmes qui accouchent seules, se réjouissent seules, se désespèrent seules pendant le confinement ?

Enfermée à la maternité pour cause de Covid, le virus est devenu pour moi irréel. Parfois je me dis qu’il n’existe pas. »

Interview d’Anne Dubos par Anne Diatkine pour Libération.

Naissance, avril 2020

June 9 to June 16

A Polyphonic Manifesto

Un manifeste,
Tel un abécédaire
De l’amitié ou de l’abondance.

Amitié : 
Implique une relation. Elle peut prendre différentes formes telle : l’écoute, l’échange, le soutien, l’admiration en passant par le partage et l’entraide. L’amitié c’est aussi se confier ou avoir confiance.

Abondance : 
Profusion naturelle de ressources et de richesses.

June 2 to June 9

Go to sleep you little baby

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

You’re mama’s gone away and your daddy’s gonna stay.
Didn’t leave nobody but the baby

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Everybody’s gone and the cotton and the corn
Didn’t leave nobody but the baby

You’re a sweet little baby
(You’re a sweet little baby)

You’re a sweet little baby
(You’re a sweet little baby)

Honey and a rock and the sugar don’t stock
Gonna bring a bottle to the baby

Don’t you weep pretty baby
(Don’t you weep pretty baby)

Don’t you weep pretty baby
(Don’t you weep pretty baby)

She’s long gone with her red shoes on
Gonna need another lovin’ baby

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

You and me and the devil makes three
Don’t need no other lovin’ baby

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Go to sleep you little baby
(Go to sleep you little baby)

Come on lay your bones on the alabaster stones
And be my ever lovin’ baby

The future is female, Champigny, mai 2020

May 26 to June 2

Names

Tes jumeaux tu pourrais les appeler :
– Alice et Ulysse 
– Ou alors Serene et Deep !
– J’aime bien : Noam et Mona.
– Non, mais imagine : Sako & Vanzetti !
– Pourquoi pas Ben & Nut ?
– Ou Cam & Léon ?
– Je vote pour Ipso & Facto !
– Ou encore : Hic et nunc. 

Vlad, avril 2020

May 19 to May 26

Confinement

Hier, une amie m’a appris qu’en Anglais, l’un des sens du mot confinement était celui d’être enceinte.
Tout se passe comme si le monde entier était enceint avec moi. 

Le Monde Diplomatique, mars 2020

 

May 12 to May 19

Un voyage silencieux

Tout paraît difficile au début. On vit au ralenti. On se sent en manque de repères : que faire ? Puis le temps se contracte et s’accélère à nouveau, pour venir disparaître dans une liste de choses qu’on se dit qu’on aimerait faire, et qu’on ne trouvera jamais le temps de réaliser en 45 jours.

Milk for the way, Hôpital de l’Est Parisien, mars 2020

May 5 to May 12

Réclusion

9 mois, 11 lunes.
Le temps de faire ses valises intérieures et de dire « au-revoir » à sa vie d’avant.

Hôpital de l’Est Parisien, mars 2020

April 28 to May 5

Journal des initiées

Quand Natacha est venue avec cette idée de Crown Letter, je me disais justement que j’aimerais tenir un journal. Un journal qui raconte les heures de confinement des mères, dans l’attente de leurs enfants. 

Comme confinée en moi-même pour donner naissance à deux enfants, je me suis trouvée confinée par la société, confinée elle aussi. 

Je me disais alors que j’aimerais entamer un journal, le journal de ce corps des femmes qui, pour un temps, se sont soumises aux règles de la société pour enfanter.

Hôpital de l’Est Parisien, 45 jours d’attente, mars 2020


An insider journal

I was just thinking that I would like to start a journal… Without really having time either, but as a shared letter to my sisters.

A journal that tells the experience of a woman,
Who, for a time,
Have confined herself and submitted to the house rules for a childbirth.

Did you know that in the past, gestation period was called “confinement” in English?

This journal is an intent to describe how women as they mourn for all their illusions, strip off their old skins to find this new dimension of themselves called Motherhood.

Quarante cinq jours d’attente, mars 2020

April 21 to April 28

Un Voyage immobile

45 jours d’attente. À l’initiale et avant tout le monde. 
45 jours passés à l’hôpital.
On appelle cela une « menace d’accouchement prématuré ». 

On m’a d’abord demandé de rester alitée, une semaine, sur un lit de l’hôpital Cochin. Puis 39 jours sur un autre lit.

Celui de l’hôpital mère-enfant de l’Est parisien.

Au départ, les visites étaient autorisées. Je parvenais à naviguer à vue, entre lectures et méditation. J’arrivais même à écrire parfois.

Ensuite, les consignes sanitaires ont changé. Je devais rester seule dans ma chambre. Sans visite, sans sortir, sans contact physique. 

Pour réparer le temps, je me suis mise à dessiner les forêts, les montagnes. Dans un petit carnet d’abord, puis sur des feuilles que Sophie m’avait données. J’ai poursuivi à l’encre de Chine, ce voyage immobile pour laisser passer le temps l’esprit apaisé.

The Immobile Journey

Forty-five days of waiting, foremost. 
Forty-five days spent at the hospital.
For what is called a “threat of premature delivery”.

The twins were here, twenty-three weeks in utero.
The medical body asked me to stay in bed.

I spent the first week in Cochin Hospital: Port-Royal.
The thirty-nine following days on another bed.

Initially visits were allowed.
I managed to navigate my days on sight, between readings and meditation.

Then, visits became forbidden. 
Confinment, they said.

I started to paint with Indian ink, the Romanian forests and mountains I missed, in order to trace the maps of the land where the twins came from.
The Indian ink is like a still journey that soothes mind and spirit.

Anthropologist and media artist, Anne Dubos is born in 1981 in Nantes.
Based in Paris she is a corresponding member of the Nantes Institute for Advanced Study and founder of the transmedia company : Little Heart Movement.