Week 119 – October 18 to October 25

Ivana Vollaro

The forest of breath. Sometimes darker, sometimes lighter.

Katja Stuke

A Tree in Merefa
(Google Street View 2015) Oct 17. 2022

»Every day news from/about Ukraine. Still. Every day a new name of a village, town or city in Ukraine. Every day a screenshot-photo of a tree in that town. A tree to just hold in for a moment. A tree as a reminder. A tree as a witness. A tree as a metaphor for time.« Katja Stuke, Trees in Ukraine, since 24.2.2022.

Anne Brunswic

School drawing, Argentina, May 1982

Cher soldat de ma patrie !

Buenos Aires, 5 mai 1982. Cher Soldat de ma Patrie. Cette petite lettre est pour te transmettre que tous les Argentins, nous sommes tous fiers de voir comment vous défendez notre République argentine. Je m’appelle Maria Cecilia, j’ai 7 ans, et je suis en 2eB de l’école publique du district n°2 de la capitale fédérale. Je prie tous les soirs et je demande à Dieu qu’il vous bénisse et vous protège. Reçois beaucoup de baisers de ta jeune amie. Baisers. Cecilia. Je t’envoie du papier et une enveloppe pour que tu puisses écrire à qui tu voudras à part moi. Bisous. Ceci.”

6 mai 1982, à un soldat argentin. Cher frère, nous sommes très petits mais très argentins et nous espérons que tu vas bien. Tous les soirs, nous prions pour que Dieu vous aide à défendre la patrie. Rappelle-toi que je pense à toi parce que nous savons les moments difficiles que vous passez et nous désirons que vous rentriez bientôt dans vos foyers, nous savons très très bien qu’il fait très froid et qu’il y a du brouillard presque tout le temps. Merci de nous défendre. Vive la Patrie ! Martin, San Cayetano, Province de Buenos Aires”

Cher soldat argentin, je m’appelle Patricia, je suis en 7eA. Ici, nous avons été en alerte rouge mais c’est fini. Nous avons mis une boîte dans le préau et nous avons mis des chocolats et des bonbons pour vous aider à supporter le froid. Les copains et moi, on est très contents de ce que toi et les autres soldats vous êtes en train de faire pour défendre ce qui nous appartient et nous appartiendra toujours. Moi, j’aide en travaillant bien et en écoutant mes maîtresses. Tous les soirs, je prie pour que toi et tes camarades, pour que vous puissiez tous retrouver vos familles et leur raconter tous les moments que vous avez passés aux Iles Malouines. Maintenant, je te dis au revoir avec un gros bisou pour toi, pour tes camarades et tes supérieurs. Quand tu reviendras des Malouines, viens nous voir. J’espère faire bientôt ta connaissance. Patricia C.”

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Manuela Morgaine

PAURA NON ABBIAMO – THE FEAR WE DON’T HAVE. Song of Italian peasant women on strike.
Excerpt from NOVECENTO by Bernardo Bertolucci (1976)

Anne Dubos

Les Biberons

À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, savoir compter.
Diluer le lait,
Toutes les trois heures,
Par leur répétition, les biberons des premiers mois sont un genre de torture.
Plus tard, ils deviennent un moment de tendresse. Un temps de réparation.

Sudha Padmaja Francis

Yellow

Right now, a yellow has shrouded the courtyard and everything beyond.
I don't know if it's nostalgia, memory or the characteristic of reminiscence; this used to be yellower when i was a child.

I used to go out through the main door, as a little girl and get underneath this shroud in the courtyard. It was my entry into an-other world.

Today I also happened to be wearing a yellow t-shirt. I do not think my mother ever dressed me in this bright-a- plain yellow. I dressed according to her, for her. I lived according to her, for her. Even attrition  that came later was fastidiously designed for her.

My father walks in the yellow courtyard, almost as if he is floating on top of the shroud, with a mobile phone pouring out music. Malayalam film music that is. That one vehicle of expression for the whole range of emotions that exist in the world for him. For me

A friend, who is more of a sister, just sent a voice note to me which said she found the most balance in the world with me. She had thought about it when she witnessed a performance involving a see saw and she told her friend as they returned home, apparently.

As I stood outside on evenings then, entering into the yellow shroud each day, I never dared to imagine company to gaze up at the sky, wondrous and lost all at the same time.

I am grateful, at this very moment.